« La liberté motrice consiste à laisser libre cours à tous les mouvements spontanés de l’enfant, sans lui enseigner quelque mouvement que ce soit. » Emmi Pikler
Le concept de motricité libre, ou motricité autonome, a été développé au siècle dernier par Emmi Pikler, médecin spécialisée en pédiatrie.
Sa thèse lui a en effet permis de prouver scientifiquement son hypothèse sur la nature du développement moteur de l’enfant de 0 à 3 ans.
Le développement moteur de bébé en image
Pour cette pédiatre, l’enfant participe activement à son développement moteur si son environnement lui permet de faire ses expériences corporelles et que les adultes n’y exercent leur rôle que de « façon indirecte ». Cette aide des adultes visera notamment , selon le concept de motricité libre, à varier les positions et les gestes qui l’aideront à se mettre en mouvement.
Pour Anna Tardos, chercheuse et directrice à l'Institut Pikler de 1998 à 2011, bébé a une curiosité quasi scientifique qui le pousse à vouloir se mouvoir pour explorer de façon ludique son environnement. Elle a d'ailleurs intitulé un de ses articles sur la motricité libre « Le bébé chercheur ».
Le jeune enfant est, par la motricité libre, moteur dans la progression de son développement psychomoteur, cognitif, psychique
La motricité libre, concrètement, c’est quoi ?
Ce concept se base sur le fait que l’enfant ne doit pas être entravé (par exemple en restant longtemps dans un maxi-cosy) dans ses expérimentations et dans ses mouvements.
Selon Emmi Pikler, l’adulte ne doit pas mettre l’enfant dans une position dans laquelle il ne sait pas encore se placer seul. Ainsi, on ne cale pas un enfant qui ne tient pas encore en position assise avec des coussins dans le dos (mais, bien entendu, on peut l'asseoir sur un adulte).
Bébé doit avoir trois espaces de vie distincts :
- une aire dite de soins corporels ;
- une aire de repos et de sommeil ;
- enfin, une aire d’exercice de son activité par lui-même : cet espace de jeu doit être organisé par l’adulte pour être sécurisé, tout en étant conçu en fonction du développent du jeune enfant, de ses goûts, etc. Il doit être suffisamment grand pour que bébé puisse s'y mouvoir, mais pas trop étendu afin qu'il s'y sente rassuré.
Il n’est pas nécessaire que l’adulte montre à l’enfant comment se mouvoir (par exemple en lui tenant les mains pour l'aider à faire ses premiers pas). Bébé doit évoluer à son rythme. Il décidera ainsi quand passer d'une étape à une autre, depuis de la position sur le dos jusqu'à la marche, selon un ordre de développement.
Outre l'acquisition d'une aisance corporelle accrue du jeune enfant, la motricité libre va lui permettre d'obtenir des compétences à son rythme dans la découverte de son corps et de son environnement et ainsi une plus grande confiance en lui pour évaluer des risques ou des situations imprévues et, ayant pris conscience de ses capacités, une plus grande prudence.
Motricité libre et ostéopathie
De mon point de vue, motricité libre et ostéopathie sont étroitement liées.
Plus bébé aura la possibilité d'appendre, par étapes et à son rythme, à se mouvoir par lui-même, plus il sera en mesure d'aider a posteriori activement tout traitement ostéopathique de petits dysfonctionnements tels que torticoli (en musclant de façon symétrique ses cervicales par le fait de pouvoir librement tourner la tête à gauche et à droite, ce qu'il ne pourrait faire dans un maxi-cosy), plagiocéphalie, etc.
Les conseils de votre ostéopathe :
- mettez votre enfant dans des vêtements souples et amples, qui ne le gêneront pas dans ses mouvements ;
- limitez le maxi-cosy aux trajets en voiture ; évitez l'utilisation trop fréquente d'un transat ;
- offrez à votre jeune enfant un espace au sol pourvu de jouets afin qu'il puisse bouger tout en éveillant sa curiosité ;
- laissez-le un maximum les pieds nus ; les premières chaussures devront être souples et ne pas entraver ses chevilles ;
- la marche n'est pas une fin en soi, les préalables étant que bébé sache de lui-même se retourner de plat-dos à plat-ventre, de plat-ventre à plat-dos, puis ramper, évoluer à quatre-pattes et enfin se tenir assis ;
- si vous devez porter votre nourrisson, favorisez le portage physiologique ;
- bannissez les youpalas et trotteurs...
N'hésitez pas à m'en parler.
En résumé...
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